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Le saviez vous ?

L’adjudant-Chef Peyrol

Un héros de la guerre d’Indochine



En dépit de la violence de l’attaque, le petit poste de Muong-Chên, brûlant en partie et à demi écrasé, tenait encore trois heures plus tard. Cependant, à 22 heures la situation était devenue désespérée ; toutes les armes automatiques étaient soit hors de combat, soit à court de munitions et la garnison se trouvait littéralement étouffée par le poids des morts et blessés ennemis qui submergeaient les tranchées et les positions de tir. La capture ou l’anéantissement sur place des derniers survivants de Muong-Chên ne retardent plus d’une seconde la marche de l’ennemi.
Après avoir piégé la dernière casemate, ainsi que la soute à munitions, Peyrol ordonna une sortie dans l’espoir de franchir les lignes. Tirant à feu continu de toutes leurs armes, les hommes s’élançaient vers un sentier que Peyrol avait récemment fait tailler dans la jungle et qui de ce fait n’était pas connu de l’ennemi. La prévoyance de l’adjudant-chef fut payante et à couvert de la nuit noire, les T’ai connaissent mieux les lieux que leurs adversaires, l’obscurité bienveillante les dissimula.

Lorsqu’ils se comptèrent, à l’aube, ils découvrirent qu’ils étaient 43, dont trois Français et quarante thaïs. Une partie de cache-cache dont la mort était l’enjeu commençait pour eux, car les Viet-Minh avaient lancé deux compagnies à leur poursuite.

Cette chasse allait durer douze jours et s’étendre sur près de 200 kilomètres de jungle. Peyrol et ses hommes eurent à escalader des chaînes de 2 600 mètres ; à traverser à la nage des rivières - tâche d’autant plus difficile que le sergent Cheyron ne savait pas nager. Le soldat Destaminil marchait pieds nus, l’enflure de ses pieds ensanglantés ne lui permettant plus d’enfiler ses bottes.

Enfin, le 5 novembre, ils escaladèrent une dernière chaîne et au-dessus d’eux le ciel bleuit à mesure que les frondaisons se faisaient moins épaisses Le supplétif thaï qui marchait en éclaireur s’arrêta et fit signe aux autres.

- La Rivière Noire ! dit-il.
C’était bien la Rivière Noire, elle roulait des eaux brunâtres, elle était rapide et traîtresse, mais atteindre l’autre berge signifiait retrouver la sécurité. Il leur fallait encore dégringoler dans la jungle le long des pentes abruptes et ce genre de descente est plus harassant qu’une ascension
Ils avançaient, tombaient, roulaient plus qu’ils ne marchaient et, vers 16 heures, ce jour-là, ils atteignirent le fond de la vallée. La Providence les secourut une fois de plus, elle se présenta sous les traits d’un Thaï d’une tribu amie.

- Impossible de passer la rivière de jour, leur dit il, cachez-vous sous le couvert pour attendre la nuit. Les patrouilles viets sillonnent la rive mais les vôtres tiennent encore l’autre berge. Restez cachés jusqu’à la tombée du jour ; je vous apporterai du riz et je vous guiderai.

Pouvait-on faire confiance à cet homme ? Les supplétifs eux-mêmes n’en savaient rien. Le Viet-Minh offrait de fortes primes à qui les aidait à s’emparer d’isolés et à leur prendre leurs armes ; les primes étaient encore plus fortes lorsqu’il s’agissait de postes émetteurs. S’il les livrait, le Thaï serait riche jusqu’a la fin de ses jours. Peyrol et ses hommes étaient trop à bout pour ne pas se montrer fatalistes.

Une fois la nuit tombée, le Thaï les rejoignit ; il était porteur d’un panier de riz gluant, l’aliment de base du montagnard. Les hommes l’avalèrent goulûment et burent à grandes gorgées l’eau bourbeuse de la rivière, mais le Thaï déconseilla formellement à Peyrol de tenter la traversée cette nuit-là.

- Les Français ne sont plus en position le long de l’autre berge, dit-il, il y a des patrouilles Viets même de l’autre côté. Attendez demain et je découvrirai le meilleur passage et vous procurerai des radeaux ; les eaux de la rivière sont trop rapides pour que vous puissiez traverser à la nage.

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