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LE PATRIMOINE OUBLIÉ DU PAYS VITRYAT.

La fromagerie d’Arrigny.

article du journal l’union du 17/08/2022

   par Antoine DECHOZ



La fromagerie d’Arrigny, cœur économique du village durant la moitié du XX e siècle.

La poterie occupe actuellement les anciens bâtiments de la fromagerie.


Active de 1923 à 1972, la fromagerie a fait travailler des dizaines de personnes dans la commune. Connue pour son fromage à pâte molle, elle a été au centre de l’activité de la commune jusqu’à son déclin causé notamment par les transformations apportées par le lac du Der.
L’histoire de la fromagerie d’Arrigny est avant tout celle d’une transformation de l’économie. Arrivé sur le territoire à l’époque des calèches et des palefreniers, l’établissement et tous les métiers qui l’entouraient racontent les liens qui unissaient les villages du sud vitryat, avant la création du lac du Der, et l’industrialisation galopante.
L’aventure commence en 1923, alors qu’un certain André Gilles récupère du matériel dans une ferme pour laquelle il avait travaillé avant la Première Guerre mondiale. Au sortir de la grande guerre, il rachète le moulin d’Arrigny, et lance une fromagerie avec un associé, Jules Hutin. Les deux hommes construisent un bâtiment, aujourd’hui occupé par la poterie du Der.
Au sommet de son succès, la fromagerie fera travailler pas moins de 56 salariés, sans compter une vingtaine d’emplois indirects. Chauffeurs laitiers, mécaniciens, menuisier pour fabriquer les boîtes… Toute une partie du village tourne alors autour de la fromagerie. « La tournée des laiteries a commencé en charette à cheval, avant d’être réalisée en camion », rappelle Patrick Gilles, petit-fils du fondateur et toujours habitant de la commune aujourd’hui.
Selon les époques l’établissement fabrique principalement des fromages à pâte molle, mais aussi de l’emmental : « Il y avait le carré de l’est, du brie, ou encore un fromage qui s’appelait le petit délicieux ».
Le succès de la fromagerie a même entraîné l’ouverture d’une porcherie, dont les animaux étaient nourris par le sérum du lait. La caséine de la fromagerie était également vendus au glacier Miko à Saint-Dizier.
Jean-Marie Alips, un autre habitant du village, a brièvement travaillé pour l’établissement dans sa jeunesse : « Mon père était chauffeur-laitier. À l’époque, il y avait quatre camions de lait qui faisaient le tour des fermes alentours. Avant l’arrivée du matériel de stockage frigorifique, il fallait transporter le lait avant qu’il ne tourne. Mon père devait donc travailler les week-ends, Noël, les jours fériés. C’était un travail difficile ».
La Seconde Guerre mondiale marquera le début des épreuves pour la fromagerie, avec le décès de l’associé Jules Hutin. Soutien des résistants, et ravitailleur des maquis, il est arrêté par la Gestapo et meurt en déportation à la fin de la guerre.
La tournée des laiteries a commencé en calèche, avant d’être réalisée en camion
Patrick Gilles - "Dans les décennies suivantes viendra la création du lac du Der, qui refaçonne le paysage, mais aussi le monde agricole qui va peu à peu abandonner les troupeaux de vaches au profit des cultures céréalières.
En 1968, le fromage « ma p’tite folie », qui tire son nom d’une chanson de Line Renaud, décroche des médailles agricoles à Paris. Ce n’est pas suffisant pour sauver la fromagerie, qui ferme ses portes en 1972. « Toute l’activité a été regroupée à Blaise-sous-Arzillières, les stratégies commerciales ne marchaient pas " , ajoute Patrick Gilles.
Parmi les travailleurs qui ont fait vivre la fromagerie, un nom sort du lot aujourd’hui. Lucien Bouquet, père de l’actuel maire de Vitry-le-François, a pris ses fonctions en tant que responsable d’exploitation en 1955. Venue de Franche-Comté pour prendre ce poste dans la Marne, la famille Bouquet est donc arrivée sur le territoire pour travailler à la fromagerie d’Arrigny. Comme quoi, l’histoire politique tient à peu de choses, et se joue parfois entre la poire et le fromage.

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